> Exposition du samedi 30 avril au dimanche 12 juin 2022 Vernissage samedi 30 avril de 15h à 21h > Ouverture du mercredi au dimanche, 15h – 19h, entrée libreATTENTION Exposition exceptionnellement fermée le jeudi 26 mai ______________________ INSTANTS CHAVIRÉS / ANCIENNE BRASSERIE BOUCHOULE 2 Rue Emile Zola – Montreuil – M°Robespierre _____________________ NIVEAUX DE DÉTAIL par Maud Maffei L’exposition de Jean-Baptiste Lenglet aux Instants Chavirés fait entrer le visiteur au cœur des processus de construction d’un jeu vidéo. L’espace immersif pensé par l’artiste fait s’hybrider un ensemble de sculptures en céramique imprimée à des vidéos en modélisation 3D présentées sur écrans et par projection. Arpentant physiquement le lieu, le visiteur-joueur se trouve pris dans un jeu de réflexions et de mises en abyme des espaces de modélisations 3D. Toute l’expérience est pensée à partir de ce que dans le langage de construction de jeu vidéo, on appelle le niveau de détail une programmation informatique utilisée pour permettre un temps de calcul moindre de l’image, où grâce à la contraction des pixels, un objet apparaît net et précis lorsqu’on s’en approche, puis flou par l’expansion des pixels lorsqu’on s’en éloigne. A partir des processus du niveau de détail, l’installation de Jean-Baptiste Lenglet repense l’idée de travelling celui-ci se déroule dans des contractions et expansions de la matière des pixels ainsi que dans les jeux d’échelles qu’impliquent leurs mouvements. Résonnant avec les fluctuations de la matière de l’image numérique, le parcours est articulé autour d’un autre jeu d’échelles le passage d’une vision panoramique du département de la Seine-Saint-Denis à celle d’un espace intérieur, réalisé en collaboration avec l’écrivain Jérôme Guitton. Tout ceci en confrontant la précarité de la matière pondéreuse de la terre cuite émaillée à celle des espaces architecturaux en modélisation 3D. L’artiste nous montre ici combien toute distinction entre réel et virtuel ne peut que rester vaine nous vivons dans des échelles de réalités multiples, entre des cristaux de céramiques et des cristaux de pixels. ___________________________ Exposition réalisée avec le concours du DICRéAM, de lAide individuelle à la Création DRAC Île-de-France et un soutien dans le cadre du Plan de rebond solidaire et écologique en Seine-Saint-Denis. > samedi 30 avril – 15h/21h Vernissage en présence de l’artiste, entrée libre. > dimanche 15 mai – 16h/18h Dès 16h, discussion entre Jean-Baptiste Lenglet & Maud Maffei, artiste. 17h – concert in situ d’Oswald Pfeiffer, musicien et concepteur du son de l’exposition. > dimanche 29 mai – 16/18h Montages lectures avec Jérôme Guitton, écrivain, et ses invités Projection de films du duo Valentin Lewandowski & Laura Porter > dimanche 12 juin 15h/20h Finissage de l’exposition en présence de l’artiste, entrée libre. Présentation de l’application Virtual Dream Center > PROJECTIONS mai / juin films de Valentin Lewandowski & Laura Porter dans le cadre du programme vidéo Rien à voir qui se tient avant les concerts aux Instants Chavirés 7 rue richard lenoir de 20h30 à 21h, entrée libre concert à suivre payant Dossier de presse à télécharger ici IC_DP_JB_LENGLET_MARS 2022_WEB / KIT PRESSE ___________________________ COLLAGE CITY 2018 Grande Halle de La Villette, Paris. Né à Nîmes en 1984, Jean-Baptiste Lenglet vit et travaille à Paris. Après avoir obtenu un Master Recherche en cinéma à Paris 3 – La Sorbonne Nouvelle, il rentre à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il en est diplômé avec les félicitations du jury en 2012, puis y soutient en 2017 une thèse de doctorat SACRe Horizons perdus comment le cinéma expérimental et la sculpture ouvrent à l’installation ». Centré autour d’une déconstruction du langage cinématographique, le travail de Jean-Baptiste Lenglet entremêle différents médiums tels que la vidéo, la peinture, la céramique, mais aussi des nouvelles technologies comme la réalité virtuelle ou la réalité augmentée. Sa pratique s’incarne également dans des projets collectifs dont il est souvent à l’initiative. En 2010 il créé avec Anne-Charlotte Yver le collectif d’auto-édition The Panels Of Silence ». En 2016 il co-fonde Virtual Dream Center , un centre d’art dématérialisé où chaque artiste est invité à travailler le médium du jeu vidéo Enfin en 2020 il ouvre avec Jessica Boubetra l’Atelier Lumierrante, un atelier spécialisé dans l’impression 3D de céramique Jean-Baptiste Lenglet a montré son travail dans plusieurs expositions en France et à l’étranger. Il a présenté sa recherche à l’occasion d’expositions personnelles telles que Eau-Cactus » en 2020 à la galerie Edouard Escougnou, Horizon perdus » à Mains d’oeuvres en 2017, History of Trance » en 2014 à la galerie See Studio. Il participe chaque année à des expositions collectives, comme The Virtual Concreteness » à la galerie The 5th Floor à Tokyo en 2021, CI’19 Plugin » dans le cadre de la foire Contemporary Istambul en 2019, ou encore l’exposition Tessel//pixels » au musée du Louvre en 2018. Son travail a également été présenté au Palais de Tokyo, à La Grande Halle de la Villette, au Centquatre, à la galerie Chez Valentin. Ses films et ses vidéos font partie du catalogue de la coopérative de cinéma expérimental Light Cone. Ils ont été projetés durant divers évènements comme à la Caserma Pepe à Venise en 2018, en marge de la Biennale d’Architecture, ou en 2017 aux Instants Chavirés, dans le cadre de la programmation Rien à Voir. NIVEAUX DE DÉTAILS la Seine-Saint-Denis en dix lieux et mille images 2022 capture d’écran Exposition virtuelle œuvre produite dans le cadre du plan de rebond solidaire et écologique en Seine-Saint-Denis NIVEAUX DE DÉTAILS la Seine-Saint-Denis en dix lieux et mille images 2022 capture d’écran Exposition virtuelle œuvre produite dans le cadre du plan de rebond solidaire et écologique en Seine-Saint-Denis Diffraction 2022 céramique imprimée et émaillée. production Atelier Lumierrante ___________________________ Toutes les images © J-B. Lenglet – Courtesy de l’artiste ___________________________ L’association Muzziques / Instants Chavirés bénéficie du soutien de la Ville de Montreuil, du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis, du Ministère de la Culture DRAC Île-de-France, du Conseil Régional d’Île-de-France. Partager la publication "JEAN-BAPTISTE LENGLET NIVEAUX DE DÉTAIL" FacebookTwitter horairesouverture des portes 15h
Dansla fraicheur de la brume matinale, sous une pluie battante ou à la tombée de la nuit, rien n’arrête ce passionné dans sa recherche d’instants de nature authentiques. Découvrez l’intimité des oiseaux de la Cité dans cette exposition en plein air de 25 clichés grand format. Prolongez votre découverte de la Cité des Oiseaux etLechanteur de 60 ans s'en est allé. Ce mercredi 10 août, c'est le magazine Ici Paris qui fait quelques révélations sur ses derniers instants. On apprend que son état de santé s'était " brutalement aggravé " en avril, qu'il avait même dû être opéré. Et qu'il avait été placé dans le coma cinq jours avant sa mort.Pré-requis avoir terminé la quête “Mieux vaut ne pas se fier à la première impression“. Pour lancer la quête, allez voir Steff Taff en 7 , 25 Continuez de lui parler jusqu’à répondre comme suit Comment trouver une pomme? Première solution l’HDV bien sûr, dans la rubrique Friandises des Boulangers. Sinon il vous faudra faire soit la quête “Charger la mule“, soit la quête “Épicerie fine“. Une fois en possession du fruit défendu, retourner voir Steff Taff Continuer le dialogue jusqu’à la fin, vous devrez retrouver des reliques de son passé. Pour cela commencez par vous rendre en 1 , 26 et touchez l’endroit indiqué. Un combat s’enclenchera alors contre un Mal de Kwoan et vous droperez une des reliques Rendez vous ensuite en 9 , 21, même principe Enfin rendez vous en 7 , 16 la dernière relique Vous pouvez maintenant retourner voir Steff Teff à l’atelier des bricoleur de Sufokia en 7 , 25 Finissez le dialogue et voilà, la quête est terminée ! vous gagnerez un Masque de Taff une coiffe suuuuuper belle ^^’
Leur savoir-faire ancestral qui avait survécu aux rois et aux révolutions fut balayé dans la fièvre des Trente Glorieuses. France 2 propose un retour dans le passé, ce mardi, avec le documentaire Adieu paysans. Cette enquête retrace la modernisation, à marche forcée, de l'agriculture tricolore. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France a faim. Malgré leur nombre - six millions -, les paysans ne sont pas en mesure de répondre à cette demande. Ils labourent encore avec des chevaux et des boeufs. Une situation archaïque aux yeux du gouvernement, qui fait souffler un vent de changement. Les exploitants sont incités à faire le pari de la mécanisation. Les tracteurs envahissent les champs de même que les créanciers et les géomètres. Les campagnes sont redessinées le remembrement regroupe les parcelles de terrain éparpillées. On rase talus et haies. On pousse l'ancienne génération à céder la place aux jeunes formés aux conseils des spécialistes de l'Institut national de la recherche agronomique Inra. Le pari est réussi, une exploitation ne nourrit plus cinq personnes mais une trentaine. Le traitement de choc est fatal aux plus petites fermes. La profession entre dans une ère de soubresauts et de instants d'émotion brute, Adieu paysans en regorge. La réalisatrice Audrey Maurion a mis la main sur des archives prodigieuses. Visages burinés, accents enracinés mais aussi franc-parler et sagesse. Le film montre à quel point cette France des villages et de la terre s'est évaporée dans l'indifférence leAchat vente ou collection de La barrière des instants perdus 2 HC de 1992 ? Gérez votre collection Crypte du souffle bleu, La dans le catalogue sur LastDodo . Dessin de l’auteur Août 44 - Vallée de l’Andelle témoignage Après la percée de la poche de Falaise, c'est le début de la retraite des armées allemandes vers le nord et l'est de la France. Pour la Werhmacht, il faudra passer la Seine à tout prix, l'infanterie traversera sur des ponts de bateaux à Poses, quant aux blindés lourds et à l'artillerie, le point désigné sera Rouen. Pourquoi Rouen, très exposé aux attaques aériennes alliées ? C'est que les ponts y sont protégés par les batteries antiaériennes allemandes postées sur la côte Sainte-Catherine. Mais la concentration de blindés de la septième armée allemande sur la rive gauche permettra à l'aviation alliée, composée d'avions d'assaut type Mitchell de les bombarder à l’aide de bombes incendiaires, ce qui fera un affreux spectacle de ferraille et de corps calcinés. La déroute En ce qui concerne notre vallée, il faut savoir que les Américains ont occupé Louviers dans l'attente des Canadiens, très en retard. Arrivé sur le terrain désigné, les Canadiens se sont déployés, et une tête de pont a été lancée à Criquebeuf, pour s'enfoncer dans la vallée de l'Andelle, direction nord est. Les troupes allemandes, paniquées et surexcitées par l’arrivée imminente des alliés, vont enfermer 63 otages dans l’église de Criquebœuf, qui seront, heureusement, sains et saufs, et abandonner une bonne partie de leur matériel pour fuir à la nage sur des planches ou même dans des baquets. Objectif Le Manoir Nous savons que le pont de chemin de fer du Manoir était l'objectif numéro un des bombardiers alliés après le débarquement bombardiers américains le jour, anglais la nuit. Les habitants du Manoir étaient les plus exposés, bien sûr, à ces bombardements continus, c'était l'enfer ! Les avions arrivaient par vagues successives au-dessus de la Seine et larguaient des bombes d’une tonne, mais comme ces bombardements s’effectuaient à haute altitude, la cible, à savoir le pont de chemin de fer, ne fut, hélas, pas touché. Le village fut par contre détruit à 70 % et ses habitants dispersés dans les villes et villages avoisinants. Au moulin de Pîtres, nous avons accueilli l'institutrice du Manoir et une famille rouennaise. Bien entendu, la défense de ce pont était assurée par les batteries antiaériennes allemandes, légères et lourdes, comme les 88 Flack postées dans le secteur de Pîtres, à la Fosse aux loups, au Camp Albert, aux Flotteaux. Le PC, ou poste de commandement, était la maison carrée blanche près de l'église de Pîtres. Curieusement, ce PC a été sous surveillance permanente des chasseurs Mustang d'observation des alliés, qui n’étaient jamais inquiétés par les tirs, car les Allemands économisaient leurs munitions. La pression alliée sur les armées allemandes devenait de plus en plus forte. C'est pour cette raison qu'une nuit, le moulin de Pîtres a été occupé par de l'artillerie allemande canons de 105 tirés par des chevaux et choisi comme séjour pour une remise en ordre de ce régiment. Le capitaine et son état-major devaient occuper la maison, mais compte tenu du nombre de réfugiés, il préféra aller voir plus loin et s'installa dans la maison du grand-père de Robert Fréret. Une batterie allemande La défense antiaérienne allemande était toujours active dans notre secteur. Le soir du 9 août, un coup au but a descendu le Mustang du capitaine Wallace, le chasseur en flammes est tombé sur la route qui prolonge la rue des Moulins vers Romilly, et le moteur Packard s’y est profondément enfoncé ; il y est d’ailleurs resté, faisant une bosse, jusqu’à ce que la DDE l’en extraie en 1980 ; le pilote, gravement brûlé, fut conduit au PC de la maison blanche et put à sa demande se faire soigner à Rouen. Mais ce crash n’a pas été enregistré, ce qui explique la confusion dont nous reparlerons. Par contre, Camille Fréret a témoigné des faits, puisqu’il servit d’interprète entre le capitaine Wallace et le lieutenant allemand Prokoff. Le capitaine Wallace, mort en captivité le 15 février 1945 Sources - Bureau de renseignement de la Werhmacht Westbar - Klesterwald, 20 février 1945, Oflagluft West décès du capitaine Wallace N. Emmer, 0- 73 04 22 signé par le major et vice-commandant. - témoignages d’habitants Pour terminer, les Canadiens et Polonais sont arrivés le 29 août 1944, il y eut des échanges de tirs et sur la route alors nationale, une automitrailleuse canadienne a sauté sur une mine, faisant des blessés parmi les occupants. Ce même jour, vers 14 heures, Pîtres a été arrosé d'obus incendiaires, des tirs de dissuasion en direction des Allemands, si bien qu'un bâtiment du moulin a pris feu en quelques minutes. C'était la panique, les Allemands attaqués couraient dans tous les sens, les français porteurs d'eau s'activaient dans l'autre ! Enfin, ce 29 août, la bonne nouvelle est arrivée c'était la Libération, la fin du cauchemar. Quelques faits Pont-Saint-Pierre 31 mai 1944 1153 Un bombardier américain B26 Marauder est abattu sur le territoire de Pont-Saint-Pierre au lieu-dit l'Hermitage. Cinq occupants ont sauté en parachute un tué, un prisonnier, trois évadés. L’équipage se composait de U W. Miller, TJ Yates, DB Braine, Mitchell, A M Staffo, et S. Tirpak. sources Archives départementales de l’Eure Romilly sur Andelle, le 9 septembre 1943 Un avion allemand tombe dans la rue, met le feu à plusieurs maisons. Il s’était délesté de ses bombes avant de tomber. Le pilote, Gegefreiter Willy Jungfer, est inhumé à Beauvais. Sources - Témoignage privé l’avion s'est écrasé au 16 rue des ormes à Romilly, Sur la propriété Julien. Un voisin, M. Caradec, a été tué dans son jardin. - Archives départementales de l’Eure Pont-Saint-Pierre, juillet 1944 Chute d'un avion allemand à Pont-Saint-Pierre, le 18 juillet à 10h30, abattu dans ladite commune à proximité de l'usine Tron et Berthet, dans un pré, l'avion est totalement détruit. Le pilote, qui a sauté en parachute, est sain et sauf. Aucune victime, aucun dégât. sources - Rapport de la Gendarmerie nationale La bombe volante V1 et la fusée V2. Il y avait plus de 600 rampes de lancement en Seine-Maritime. Si le compas de route se déréglait, la trajectoire était faussée et la bombe errait dans les airs jusqu'à épuisement du carburant en une descente silencieuse précédant l'explosion. À signaler que quelques pistriens ont vu passer ces engins diaboliques. En 1940, la Werhmacht était totalement motorisée, mais en 1944 la majorité des divisions allemandes d'infanterie et d'artillerie est hippomobile. Pour le cheval il est prévu un masque à gaz modèle 41 et des lunettes protectrices. La retraite allemande se faisait aussi à bicyclette, c'est pour cette raison que des perquisitions étaient organisées dans les villes et villages. À Pîtres, les Allemands à la recherche de vélos, grenades au ceinturon, faisaient des fouilles de la cave au grenier dans toutes les maisons. Après chaque bombardement du Manoir, les hommes valides recevaient un avis de réquisition en vue de déblayer pour une remise en état de la ligne de chemin de fer, avec la surveillance aérienne des alliés le danger était permanent. Facéties… Des éléments de l’armée allemande de passage à Pîtres se sont arrêtés devant la boulangerie, en vue d'un casse-croûte, et, pour appuyer ses exigences l'un d'entre eux a posé sa mitraillette sur le comptoir pour convaincre notre boulanger, qui s'est exécuté. Cette générosité valait bien une confidence nous, repousser Américains ! ». La suite des événements prouvera le contraire. Le miracle de Poses-Amfreville. L’US Airforce n'a pas inscrit Poses comme site à bombarder, sachant que dans une opération carpet bombing, un objectif de 1000 m² devait être arrosé de bombes sur une surface de 1 km², seule solution pour les forteresses B17 volant à 10 000 m d'altitude pour anéantir l'objectif désigné, comme pour le Manoir, devenu un paysage lunaire. La traversée de la Seine sur un pont flottant, le seul que les Allemands aient construit, a été établie entre Poses et le Val Pitan. Pour que ce pont ne soit pas attaqué par les avions alliés, il n’était utilisé que de nuit et démonté au matin, les trois éléments étant cachés le long des berges dans la journée. Plus de 16 000 véhicules ont franchi ce pont entre le 19 et le 24 août 1944, à l'exclusion des chars de plus de 40 t qui devaient être détournés vers les bacs d’Elbeuf. À retenir cette révélation de l'ingénieur Courtois, chargé des questions relatives à la Seine et au barrage, qui a examiné avec le colonel Schultz la possibilité de faire passer la Seine à marée basse, c'est-à-dire à sec, aux chars lourds types Panther et Tigre... Le projet, considéré comme farfelu, a été abandonné. À moi de me déplacer pour voir les lieux de plus près, dans ce dédale d'îles, j'étais accompagné par M. Hubert Labrouche, maire de Poses, qui a désigné l'île Gribouillard Vadenay comme la planque du pont flottant de Poses. Ce même jour nous avons rencontré Casimir, un habitant de Poses qui se souvient très bien de la retraite allemande, il avait 14 ans à l'époque, plus de 100 000 hommes ont franchi la Seine sur ce pont ! Mais au dernier jour des soldats ont reçu des tirs de la part de résistants et n'ont pas hésité à revenir dans le village pour débusquer l'ennemi, quatre posiens qui ont ainsi été exécutés; c'est le seul incident avec la population. Lors du bombardement du 6 juillet 1944 vers 19 h, il y eut deux morts aux écluses, démolition du bajoyer de la grande écluse sur 85 m et destruction des postes de transformation, en plus des tirs de roquettes par des avions sur les péniches, qui ont fait des victimes parmi les mariniers. Après le départ des Allemands, j'ai vu une équipe de gamins de Pîtres qui se chargeaient de démonter les obus dans les postes abandonnés de DCA, pour récupérer cuivre et poudre, souvent cachés dans les greniers des maisons à l'insu des parents. Pour ma part, j'avais récolté une quantité d'éclats d'obus provenant des tirs de la DCA, ainsi que des conteneurs de fusées éclairantes, mais au retour du régiment je n'ai plus rien retrouvé de mes collections… La stèle de la rue des Moulins. Confusion sur les noms Elle est dédiée à un crash qui a eu lieu ailleurs, à la suite d’une confusion avec celui dont nous avons parlé plus haut… Havoc A-20, bombardier moyen du 410ème groupe de bombardement basé à Gosfield en Angleterre, parti le 4 août 1944, avec pour objectif le pont d’Oissel. A 20h08, arrivés sur l'objectif, les six appareils font un premier passage, la visibilité est nulle, mais la défense antiaérienne allemande est active ; c'est au cours du deuxième passage que l'un des trois avions, volant à basse altitude est atteint par un obus qui le coupe dans la partie arrière du fuselage. À bord, c'est la panique. À l'appel du mitrailleur qui crie à l'évacuation, le pilote, Walsh, ne semble pas sortir de son cockpit, Fred Herman, l'observateur et Karl Hauser, le mitrailleur sauteront, malgré l'angoisse qui les étreint car ils n'ont jamais sauté en parachute. Les deux parties du bombardier tomberont aux Essarts parcelle 90 non loin de la route du Milthuit. Il y eut une formidable explosion et le pilote se trouva éjecté à quelques mètres des débris de l'avion, mortellement blessé. C'est le lendemain vers 7 heures qu'on signale à de la Défense passive de Grand-Couronne que le corps d’un des aviateurs a été trouvé en forêt. Il fallait donc organiser l'inhumation de ce soldat, ce sera le 5 août en présence de l'adjudant Chaigneau et de l'officier allemand chef de la place de Grand-Couronne. Le pilote sera placé dans le carré militaire à côté des soldats français morts au champ d'honneur. Dans son témoignage, M. Houel, qui a déposé son rapport en mairie, se souvient de cette période où la tombe du pilote a toujours été entretenue, fleurie par la population de Grand-Couronne. Dans notre enquête, nous avons rencontré M. Schneider, historien de cette ville, grand résistant, qui se souvient d'avoir serré la main le 4 août 1944 aux deux aviateurs rescapés, quelques instants avant l'arrivée des soldats allemands. L’équipage avant une mission Sur les injonctions pressantes de M. Karl Hauser, dans sa lettre de Cayucos, Californie, du 5 mars 1995, nous tentons de retrouver cet endroit. Je lui signale qu'une reconnaissance sur le terrain est nécessaire, et rendez-vous est pris le 4 mars 1997 entre M. Haeuser, venu de Cayucos, M. Barthélemy, M. Goujon, et moi-même. Nous nous rencontrons dans la maison des gardes forestiers de la forêt des Essarts. Le garde nous a guidés sur les parcelles enregistrées comme étant les points de chute des aviateurs ainsi que celui du bombardier de ce 4 août 1944. M. Karl Hauser fut pleinement satisfait d'avoir retrouvé l'endroit où il avait pris contact avec le sol français. Ces démarches n'ont pas été expéditives comme dans son premier voyage mais ont demandé un certain temps pour obtenir des pièces justificatives valables que les archives nous ont communiquées. Ces témoignages qui se recoupent proviennent d’archives de l'USAir force et de la Flak allemande mais aussi des témoins oculaires M. Langlois, président des anciens combattants de Grand Couronne ; M. Masson, journaliste, qui a serré la main à un aviateur nommé Herman ; M. Quéquiner, qui a vu le pilote mortellement blessé. Le 1er juillet 1945, un membre de l'armée américaine, aidé de quatre prisonniers allemands, a pratiqué l'exhumation du corps du pilote qui sera inhumé près du Havre. Après la guerre, sa famille demandera le retour de ses restes vers les États-Unis où il sera inhumé dans un cimetière civil en Pennsylvanie. Les habitants de Grand-Couronne peuvent aussi lire sur la stèle que les sergents Karl Haeuser et Fred Herman ont été faits prisonniers. Dans un rapport allemand en date du 8 mars 1944, on trouve Havoc A-20, Grand-Couronne, prison à Évreux de deux sergents prisonniers de guerre, pour intelligence. Camp à Chartres ». Un passage à la Kommandantur pour les questions rituelles et ils prirent le chemin d’un camp pour aviateurs en Allemagne, dans l'attente de la libération prochaine. Sources - Albert Houel, témoin de la Défense passive de Grand couronne ; M. Schneider, historien, rencontré à son domicile. - service historique des armées alliées, Normandy Office, officer in charge. - Grand-Couronne se souvient archives municipales pour la transmission du souvenir Que s'est-il passé à Pîtres le 6 août 1944 ? D'après le témoignage d'un archiviste des Ponts et chaussées au mois d'août 1944, un groupe de bombardiers A-20 bimoteur a été vu au-dessus des écluses de Poses et l'un d'eux s'est subitement détaché et a envoyé plusieurs projectiles dans la passe numéro 1, la rendant inutilisable. Puis il a dû être touché par la Flak allemande, a évolué très bas afin de repérer un point de chute pour se délester de ses bombes ce sera la cour de la ferme Meslin à Pîtres… Au fond du cratère de la ferme Meslin fonds privé Meslin A cet instant, je faisais la queue à l'épicerie Malivoir en compagnie d'un réfugié, pour notre ration de beurre. L’explosion assourdissante a déclenché un Notre-Père, prière apaisante dans pareilles circonstances. Quant à l'avion, il se posera sur le ventre au Buc près de Louviers et deux corps y seront découverts, ceux de Thomas Magnus et de John Lapointe, relevés début 1945 pour une nécropole militaire américaine, probablement Saint-Laurent de Colleville. Jacques Lavialle
LeCarnet et les Instants Troisième est donc ce nouveau tome de la fresque entamée avec La salle des pas perdus, roman paru en 2006, suivi par Les années paix (2010). Avec Les années d’or, qui courent de 1960 à 1970, c’est une période plus proche qui défile, celle que Michel Claise a connue lui-même enfant et adolescent.