Lettresdâun artilleur blog (un-poilu-sans-histoire.over-blog.com) Les Ă©crits de Louis Lahoreau, artilleur lors de la PremiĂšre Guerre mondiale, soldat habitant de PoncĂ©-sur-le-Loir dans la Sarthe. La vie quotidienne au front et Ă lâarriĂšre et celle de sa famille Ă travers sa correspondance de 900 lettres et quelques photos dâĂ©poque.PubliĂ© le 14/12/2019 Ă 0930 Les lettres achetĂ©es par Manon ont Ă©tĂ© Ă©crites depuis le front par Joseph Avignon, lors de la PremiĂšre Guerre mondiale. Manon Hoarau INTERVIEW - Ă lâoccasion dâun vide-greniers, Manon Hoarau a achetĂ© un paquet de missives Ă©crites depuis le front par un soldat Ă son Ă©pouse. AprĂšs une longue enquĂȘte, la jeune femme a remis sa prĂ©cieuse trouvaille Ă lâun des descendants du 24 ans, Manon Hoarau a la passion des brocantes. Câest dans lâune dâelles, Ă Toulouse, quâelle dĂ©couvre des lettres quâun certain Joseph Avignon, mobilisĂ© lors de la PremiĂšre Guerre mondiale, a Ă©crites Ă son Ă©pouse depuis le front. TrĂšs vite, la jeune femme se met en tĂȘte de retrouver, aprĂšs plus dâun siĂšcle, la famille de ce poilu. Elle raconte lâenquĂȘte quâelle a menĂ©e pour retrouver les descendants du soldat et leur restituer sa prĂ©cieuse trouvaille. Une longue recherche dont elle a tirĂ© un lire aussi Les belles lettres dâamour dâun poilu Ă son Ă©pouse retrouvĂ©es dans un grenierLE FIGARO. - Comment tout a commencĂ©?Manon HOARAU. - Je frĂ©quente trĂšs souvent les vide-greniers. Un jour, sur celui de la place Saint-Aubin, Ă Toulouse, jâai vu une trĂšs grande malle avec beaucoup de papiers. Tout de suite, cela mâa tapĂ© dans lâĆil. Je me suis mise Ă fouiller et je me suis aperçue quâil y avait un ensemble de lettres qui semblaient Ă©crites par la mĂȘme personne. Jâai commencĂ© Ă les rassembler et câest Ă ce moment-lĂ que le brocanteur mâa interpellĂ©e. Il mâa dit quâil sâagissait de lettres dâun poilu Ă sa femme et quâil en avaitlu quelques-unes par curiositĂ©. Câest un peu lui qui mâa poussĂ©e Ă les acheter, il mâa trĂšs bien vendu la chose. Jâai passĂ© un bon moment Ă toutes les rassembler pour ĂȘtre sĂ»re de ne pas en oublier et jâai achetĂ© le lot. Une fois que jâai fini de les lire, jâai eu le sentiment que ces lettres ne mâappartenaient pas et quelles devaient revenir Ă la famille » AprĂšs ça, jâai dĂ» tout trier, elles Ă©taient dans le dĂ©sordre, certaines nâĂ©taient pas dans les bonnes enveloppes. CâĂ©tait un peu le chaos. En les classant, je les ai lues une premiĂšre fois. Câest ainsi que jâai dĂ©couvert la vie de Joseph Avignon et toutes ses pĂ©ripĂ©ties. Une fois que jâai fini de les lire, jâai eu le sentiment que ces lettres ne mâappartenaient pas et quâelles devaient revenir Ă la famille. Jâai commencĂ© Ă faire des recherches sur Valentine, la fille de Joseph, puisquâil en parlait souvent dans ses lettres. Jâai demandĂ© Ă la mairie oĂč elle Ă©tait nĂ©e son acte de mariage. Sauf que comme je nâĂ©tais pas de la famille et je nâai pas pu avoir accĂšs Ă la filiation. AprĂšs ça, je ne savais plus comment enquĂȘter donc jâai arrĂȘtĂ© mes lettres de Joseph Avignon. Manon HoarauLâhistoire a ensuite connu un second souffle. Lorsque jâai rencontrĂ© Mehdi qui anime le compte YouTube Sylartichot, qui compte plus de abonnĂ©s, NDLR, nous avons parlĂ© de ces lettres. Il a trouvĂ© lâhistoire gĂ©niale et mâa proposĂ© de mâoffrir un relais, comme il bĂ©nĂ©ficie dâune communautĂ© - et donc dâune visibilitĂ© - que je nâaurais pas pu avoir. Câest comme cela que lâenquĂȘte sâest accĂ©lĂ©rĂ©e, grĂące Ă qui vous a touchĂ©e dans ces lettres?Le cheminement de Joseph est particuliĂšrement touchant. Au dĂ©but, il est trĂšs optimiste et persuadĂ© de rentrer chaque semaine. Il protĂšge Ă©normĂ©ment sa femme, il lui dit que tout va bien, quâil fait bon, quâil ne manque de rien. Puis, cela change il se met Ă Ă©crire quâil rentrera le mois prochain, peut-ĂȘtre pendant lâĂ©tĂ©. Il perd de plus en plus espoir. Il y a une lettre oĂč tout bascule. Elle fait six ou sept pages. Il y raconte les journĂ©es de marche, les nuits dans les tranchĂ©es, les batailles, sa lassitude⊠DĂšs lors, ses rĂ©cits sont extrĂȘmement violents. Il Ă©crit de façon trĂšs narrative et descriptive, ce qui donne lâimpression de vivre avec lui tout ce quâil a endurĂ©. Ă un jour prĂšs, il aurait pu rentrer chez lui » Comment avez-vous appris le dĂ©cĂšs de Joseph?Jâai dĂ©couvert assez vite quâil Ă©tait mort Ă la guerre. Jâavais son livret avec un matricule, donc jâai tout de suite fait des recherches sur le site du gouvernement afin de savoir sâil avait rĂ©chappĂ© Ă la Grande Guerre. Câest lorsque jâai lu la derniĂšre lettre que jâai compris quâil Ă©tait mort le jour oĂč il devait rentrer en permission. Il a Ă©chappĂ© Ă la mort Ă de nombreuses reprises. Ă un jour prĂšs, il aurait pu rentrer chez lettre de Joseph Avignon. Manon HoarauLâenquĂȘte a Ă©tĂ© longue pour retrouver les descendants...LâenquĂȘte sâest certes Ă©talĂ©e sur deux ans, mais elle a finalement Ă©tĂ© trĂšs rapide. De mon cĂŽtĂ©, jâavais dĂ©couvert que sa fille Valentine nâavait pas de descendance directe. Je mâĂ©tais arrĂȘtĂ©e lĂ . Mes recherches ont Ă©tĂ© mises en pause jusquâĂ ce que nous dĂ©cidions de lancer un appel sur Twitter avec Sylartichot. Nous avons publiĂ© le message autour du 20 septembre. Moins dâune semaine aprĂšs, nous avions retrouvĂ© Alain, le descendant. En trois jours, nous avions son nom. Je lâai ensuite appelĂ© plusieurs fois pour lui demander sâil voulait rĂ©cupĂ©rer les lettres. Une semaine aprĂšs, jâĂ©tais Ă avez ensuite Ă©laborĂ© un documentaire sur cette enquĂȘte...Oui. Il Ă©voque Ă la fois lâhistoire du soldat mais aussi ma quĂȘte de ses descendants.» VIDĂO - Le documentaire de Sylartichot et Manon HoarauDans quel Ă©tat dâesprit Ă©tiez-vous lors de lâenquĂȘte?Pendant deux ans, il ne sâest rien passĂ© donc jâai laissĂ© tomber mĂȘme si jâavais trĂšs envie de rendre les lettres. Jâavais baissĂ© les bras, au point que jâai pensĂ© donner les lettres Ă un musĂ©e ou Ă des archives pour quâelles puissent ĂȘtre conservĂ©es. Mais au moment oĂč nous avons relancĂ© lâenquĂȘte, tout sâest passĂ© trĂšs vite. Il y a eu un tel engouement, le nombre de partages a dĂ©collĂ© tellement vite que je me suis dit que ça allait lire aussiLes lettres de poilus du Figaro 1914-1916Quâavez-vous ressenti lors de la remise des lettres au descendant de Joseph?Tellement dâĂ©motions! Nous avons beaucoup parlĂ©, nous sommes restĂ©s ensemble pendant plus dâune heure. CâĂ©tait intĂ©ressant pour lui de comprendre comment jâavais eu ces lettres. Alain, le descendant, Ă©tait le petit-fils de la demi-sĆur du soldat. Il avait trĂšs bien connu sa grand-mĂšre. Il avait mĂȘme vĂ©cu avec elle. Mais aussi Ă©trange que cela puisse paraĂźtre, elle ne lui avait jamais parlĂ© de Joseph... Adieu mon vieux" : un siĂšcle aprĂšs, la police marseillaise a retrouvĂ© les descendants d'un poilu tuĂ© sur le front de la Somme, en 1915. Ici, pas d'ADN, mais la derniĂšre lettre du soldat, et
Le 28 dĂ©cembre 1914. Ma bien chĂšre Alice, Nous sommes de nouveau en rĂ©serve pour quatre jours, au village des Brebis. [âŠ] Quatre jours aux tranchĂ©es, quatre jours en rĂ©serve. Nos quatre jours de tranchĂ©es ont Ă©tĂ© pĂ©nibles Ă cause du froid et il a gelĂ© dur, mais les Boches nous ont bien laissĂ©s tranquilles. Le jour de NoĂ«l, ils nous ont fait signe et nous ont fait savoir quâils voulaient nous parler. Câest moi qui me suis rendu Ă trois ou quatre mĂštres de leur tranchĂ©e dâoĂč ils Ă©taient sortis au nombre de trois pour leur parler. Je rĂ©sume la conversation que jâai du rĂ©pĂ©ter peut ĂȘtre deux cents fois depuis Ă tous les curieux. CâĂ©tait le jour de NoĂ«l, jour de fĂȘte, et ils demandaient quâon ne tire aucun coup de fusil pendant le jour et la nuit, eux-mĂȘmes affirmant quâils ne tireraient pas un seul coup. Ils Ă©taient fatiguĂ©s de faire la guerre, disaient-ils, Ă©taient mariĂ©s comme moi ils avaient vu ma bague, nâen voulaient pas aux Français mais aux Anglais. Ils me passĂšrent un paquet de cigares, une boĂźte de cigarettes bouts dorĂ©s, je leur glissai Le Petit Parisien » en Ă©change dâun journal allemand et je rentrai dans la tranchĂ©e française oĂč je fus vite dĂ©valisĂ© de mon tabac boche. Nos voisins dâen face tinrent mieux leur parole que nous. Pas un coup de fusil. [âŠ] Le lendemain, ils purent sâapercevoir que ce nâĂ©tait plus NoĂ«l, lâartillerie leur envoya quelques obus bien sentis en plein dans leur tranchĂ©e. Fais part de mes amitiĂ©s Ă tous et Ă toi, mes plus affectueux baisers.Unhomme Hors ligne. 11 Novembre 2019 #1. Lettre d'un Poilu ! J'Ă©tais heureux, Ă vingt ans, la vie devant moi Et un jour la guerre, l'horreur durant des mois Combattre l'ennemi, survivre dans la boue A supporter l'enfer, la mort, j'Ă©tais Ă bout ! Voir tous ces corps dĂ©chiquetĂ©s par les obus FauchĂ©s par la mitraille, toujours Ă l'affĂ»t Avec la peur au ventre, mourir sous les Cet article date de plus de deux ans. PubliĂ© le 11/11/2019 1330 Mis Ă jour le 11/11/2019 1712 DurĂ©e de la vidĂ©o 2 min. France 2 Article rĂ©digĂ© par Ă Redon, en Ille-et-Vilaine, un jeune homme a dĂ©couvert des lettres d'amour d'un poilu. Il a pu les rendre Ă son petit-fils. Le trĂ©sor Ă©tait cachĂ© sous les combles de la cuisine. En rĂ©novant un appartement de Redon Ille-et-Vilaine, en Bretagne, Maxime Leroux dĂ©couvre une soixantaine de lettres jaunies par le temps. "Sur certaines lettres, on retrouve quasiment toute leur histoire ... on peut lire quasiment toutes les correspondances entre le soldat, Jean Chapron, et sa femme", explique le jeune homme. Le caporal de 27 ans mobilisĂ© deux ans plus tĂŽt Ă©crit Ă sa femme AurĂ©lie Guennec et leur fille Yvette. Des lettres intimes, quotidiennes, oĂč le poilu raconte la guerre et l'amour qu'il leur porte. Il sera tuĂ© le 19 juillet 1918. Maxime Leroux se met Ă la recherche des descendants du soldat. Son petit-fils Yves Goujon dĂ©couvre ces lettres pour la premiĂšre fois devant les camĂ©ras de France 2. Avec chaque fragment de lettre, le souvenir de ce grand-pĂšre qu'il n'a pas connu revient peu Ă peu. "Il peignait, il dessinait, il Ă©crivait des poĂšmes", raconte Yves Goujon. Ces lettres rejoindront le millier d'autres, conservĂ©es par la famille. Pourquoi celles-ci Ă©taient cachĂ©es si secrĂštement ? Le mystĂšre demeure.
ExempleĂ©crit pour les Ă©lĂšves: lettre dâun poilu Ă©crite pour les Ă©lĂšves. Disciplines concernĂ©es: Histoire, français. Voici la fiche des compĂ©tences travaillĂ©es : fiche compĂ©tences lettre de poilus. Cette tĂąche peut sâadapter pour dâautres Ă©poques ! Un grognard Ă©crit Ă sa femme du front dâAusterlitz. Un soldat romain Ă©crit Ă sa femme dâ AlĂ©sia etc. Comments (3) 3
Lettred'un poilu Ă sa femme Signalez ce contenu Ă notre Ă©quipe Lire plus tard "La sentence est tombĂ©e : je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec